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Par Mymophonus

Shéogorath invente la musique

Dans le plus lointain passé, à une époque où le monde était encore jeune, Shéogorath décida de marcher parmi les mortels. Il endossa son déguisement de gentilhomme à la canne et voyagea d'un endroit à l'autre sans être reconnu. Après onze jours et onze nuits, il décida toutefois que la vie parmi les mortels était encore plus ennuyeuse que son existence dans l'autre monde.

« Que puis-je faire pour rendre leurs vies plus intéressantes ? » se demanda-t-il. Au même moment, une jeune femme soupirait non loin de là d'un ton mélancolique : « Le chant des oiseaux est si beau. »

Bien qu'il ne répondît pas, Shéogorath était d'accord avec elle. Les mortels étaient bien incapables de reproduire le chant merveilleux et inspiré des oiseaux, tant leur voix était quelconque et dénuée d'intérêt. Et il ne pouvait pas changer leur nature, car cette prérogative était réservée aux autres princes Daedra. En revanche, il avait la possibilité de leur donner des outils capables de produire des sons merveilleux.

Il se saisit donc de la femme et la déchiqueta. À partir de ses tendons, il fabriqua des luths. Avec son crâne et les os de ses bras, il fit un tambour. De ses ossements, il tira des flûtes. Et pour finir, il présenta ces cadeaux aux mortels. Ainsi naquit la musique.

La lutte des volontés

Un puissant sorcier du nom de Ravate arpenta un jour les Vents du Temps à la recherche du seigneur Shéogorath. Son intention était d'obtenir une faveur du capricieux prince Daedra. Après l'avoir trouvé, Ravate s'adressa à lui de manière fort humble : « Seigneur Shéogorath, je viens vous demander une faveur. Je rendrai volontiers fous un millier d'hommes en votre nom si vous voulez bien m'offrir les plus grands des pouvoirs magiques ».

Heureusement pour Ravate, Shéogorath était d'humeur badine. Il lui proposa un jeu : « J'exaucerai ton vœu si tu es toujours sain d'esprit dans trois jours. Durant cette période, je ferai tout pour te rendre fou. Voilà qui devrait être très distrayant… ».

Ravate n'était pas certain d'apprécier cet accord et préférait l'idée de rendre fous un millier d'hommes. « Seigneur Shéogorath, je regrette de vous avoir dérangé avec ma requête égoïste et vaine. Je retire mon infortunée demande et vais humblement quitter votre demeure. »

Shéogorath se contenta de rire. « Trop tard, puissant Ravate. La partie a déjà commencé et tu n'as d'autre choix que jouer ». Ravate tenta de s'enfuir, mais malheureusement pour lui, toutes les sorties du royaume daedrique étaient désormais closes. Il erra alors sans but, regardant sans cesse par-dessus son épaule, sursautant au moindre bruit. Il imaginait de nouvelles terreurs à chaque instant en attendant que Shéogorath ne commence.

Au bout de trois jours, Ravate était convaincu que chaque plante et chaque animal étaient au service de Shéogorath. Il n'avait ni mangé ni bu, de peur que Shéogorath n'ait empoisonné les vivres. Il n'avait pas dormi de crainte que Shéogorath n'envahisse ses rêves (ce qui était stupide, puisque les rêves sont le domaine de Vaermina, puisse-t-elle nous offrir le Sommeil Reposant).

C'est alors que Shéogorath lui apparut. Ravate poussa un cri. « Vous avez fait en sorte que le monde entier m'observe ! La moindre créature, la moindre plante, toute chose cherche à me faire perdre la raison. »

Shéogorath répondit : « En réalité, je n'ai rien fait. Tu t'es rendu toi-même fou de terreur. Tes délires prouvent que tu es réellement dérangé. Je sors donc vainqueur de ce défi. Alors que tu souhaitais rendre fou un millier d'hommes, je ne désirais briser l'esprit que d'un seul : toi. »

À partir de ce jour, Ravate obéit au moindre caprice de Shéogorath. Et à chaque fois que des voyageurs téméraires tentent d'approcher de son maître, Ravate les avertit : « Shéogorath est déjà en chacun de vous. Vous avez déjà perdu. »



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